« Le dernier souvenir précis de Toinou c’est les mottes qui descendent la pente vertigineuse. La suite, on ne peut que la reconstruire, fiction, équation, mensonge. On imaginera sans peine la 403 vert clair qui plonge dans le vide quelques virages plus loin. » Il aurait été plus commode pour Toinou de mourir avec son père dans l’accident. Tant pis. « Le fil de sa vie à jamais attaché à cette bobine de malheur », sa mère, rescapée, le place à l’orphelinat.
La 403, premier roman de Jean Laurenti (auteur d'un album pour la jeunesse, Eden et autres jardins, commence et finit par là. Cette mort agrippée à la tôle d’une voiture trop rapide. Tout le reste (la vie scolaire, les amitiés adolescentes, les sorties) n’est que prétexte. « On avait réuni ces enfants, assemblé pour eux cette sorte de grande famille. Mais il suffisait qu’un enfant en observe un autre chantant comme lui pour ressentir aussitôt l’absence qu’ils portaient tous comme un fardeau. » Ces gosses n’ont qu’un but. Expier leur drame, et pour Toinou, il s’agit de repeindre, touche par touche, le tableau du crash. S’approprier la toile pour de bon et la refourguer à l’enfer. Mais le travail est pénible, osé, bancal. A tout moment Toinou-le-fragile peut tout perdre du courage qu’il arrache à sa vie.
Flash-back bien amenés avec ce qu’il faut de ruptures narratives pour « arracher » l’émotion qu’il faut, au bon moment, sentiments purs, juste assez troubles, La 403 accumule (à quelques incises poétiques superflues près), les caractéristiques d’un roman plus qu’honnête. Et l’éditeur, Farrago, confirme.
Broché: 141 pages
Editeur : Editions Farrago (20 janvier 2005)
Collection : Farrago
Langue : Français
ISBN-10: 284490162X
ISBN-13: 978-2844901620
Dimensions du produit: 19 x 14 x 1,1 cm
vu de 14 a 32.00 euros